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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 08:14

Depuis plus de quinze ans, aucun président français n’a visité le Cameroun. L’Élysée reproche au président Biya, usé et malade, de s’accrocher à son fauteuil et de s’être tourné vers les Chinois et les Russes.

Paul Biya et Francois Hollande, au sommet de Paris

Photo: (c) Presidence de la Republique


Des sifflets et des slogans anti-français : fin février 2015, l’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon, a été très mal accueillie lorsqu’elle s’est jointe à une marche organisée à Yaoundé pour dénoncer les exactions de Boko Haram dans le nord du pays. « La France dehors », « On ne veut pas la France », ont crié des manifestants, selon le quotidien Le Messager. Jamais un tel incident ne s’était produit au Cameroun. Quelques semaines auparavant, l’ambassadrice n’était pas venue à la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de début d’année réunissant tous les diplomates et le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Là aussi, c’était une première : aucun ambassadeur de France – pays qui a depuis un siècle une forte emprise au Cameroun – n’avait jamais manqué ce rendez-vous. À eux seuls, ces deux événements illustrent la détérioration spectaculaire des relations entre la France et le Cameroun.

Rien ne va plus entre Paris et Yaoundé depuis, précisément, que Biya a compris que la France voulait le pousser vers la sortie. La rupture est apparue au grand jour, fin 2011, après la dernière élection présidentielle : plusieurs messages des autorités françaises ont montré une prise de distance. « Lors du scrutin, de nombreuses défaillances et irrégularités ont été constatées. La France souhaite que des mesures soient prises pour que celles-ci ne se reproduisent pas », avait déclaré un porte-parole du ministère français des affaires étrangères. Jusque-là, Paris n’avait jamais critiqué des élections au Cameroun, pourtant systématiquement truquées. Le président français Nicolas Sarkozy a ensuite mis trois semaines avant de féliciter Biya pour sa réélection. Nouvelle douche froide pour les autorités camerounaises lorsqu’elles ont lu le message fielleux de l’Élysée : « Alors que votre pays connaîtra de nouveau des élections en 2012, je ne doute pas que vous saurez, d’ici là, mettre en œuvre les réformes et les moyens nécessaires au bon fonctionnement d’Elecam [l’organe électoral] et, par voie de conséquence, au renforcement de la démocratie au Cameroun. »

Un témoin clé confie que, à la même période, Biya, sous pression, avait promis à Sarkozy qu’il quitterait le palais présidentiel d’Étoudi en 2013. Paris avait déjà des vues sur un potentiel successeur… Mais la défaite de Sarkozy à la présidentielle française de 2012 a remis les compteurs à zéro, et le marché entre les deux hommes est passé à la trappe. Il est d'ailleurs probable que Biya, qui a toujours su dire aux Occidentaux ce qu’ils souhaitaient entendre, ait misé sur un tel scénario. Entre temps, Sarkozy est devenu le premier président français à ne pas être allé au Cameroun, alors qu’il s’est rendu dans des pays voisins comme le Gabon et le Tchad. François Hollande, qui a effectué des visites officielles dans plusieurs États de la région depuis 2012, a lui aussi pour l’instant évité Yaoundé, comme si cela ne valait plus la peine d’y aller tant que Biya est là. Jacques Chirac est donc le dernier chef d’État français à être venu dans le pays des Lions indomptables : c’était en 1999.

Aujourd’hui, Étoudi est convaincu que Paris cherche à précipiter le départ de Biya avant la prochaine présidentielle, prévue en 2018. Depuis plusieurs mois, des médias proches de la présidence disent tout haut ce qu’elle pense : ils parlent de « déstabilisation du Cameroun » en mettant explicitement en cause la France. Paris manœuvre pour « gérer le changement de régime qui s’annonce à Yaoundé » afin qu’il « se déroule au mieux des intérêts et de la position stratégique et militaire de la France au Cameroun et partant, en Afrique centrale », a par exemple écrit Sphinx Hebdo en 2014.

Afrique Média, une télévision privée basée à Yaoundé, affirme régulièrement que la version camerounaise du groupe Boko Haram, sévissant depuis quelques mois dans le nord du pays, agit avec le soutien de la France. Certains des invités de la chaîne apportent des détails troublants sur les coulisses de la relation France-Cameroun de ces dernières années. Ils se font l’écho des craintes d’Étoudi de voir la France utiliser les attaques de Boko Haram comme prétexte pour justifier une intervention militaire et s’installer dans le nord du pays. En off, les officiels camerounais expliquent d’ailleurs que la France, qui a une importante base militaire au Tchad voisin, a longtemps refusé de fournir des renseignements aériens et satellitaires au Cameroun sur ce qui se passait dans le nord.

Face à la virulence des accusations, l’ambassade de France à Yaoundé a dû produire des communiqués pour rappeler « la position de la France concernant la lutte contre Boko Haram ». « La France réitère aux autorités camerounaises sa solidarité dans la lutte contre le terrorisme », a-t-elle affirmé en septembre 2014. Lors d’une visite à Yaoundé en février 2015, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius a répété que la France était « l’amie du Cameroun ». Mais cela n’a pas mis fin aux critiques. Ces dernières ont même repris de plus belle quand le ministre tchadien de la communication a déclaré, le 10 mars 2015, que 40 % des armes saisies sur des combattants de Boko Haram étaient « de fabrication française ». Le quotidien Mutations s’est peu après interrogé sur la décision de Paris de classer toute la région de l’extrême-nord « zone rouge », alors que le danger est loin d’être partout le même. « À quoi joue la France ? », a demandé le journal.


Biya, fin tacticien, a profondément agacé les décideurs français

Des personnalités politiques s’expriment à leur tour depuis peu : après la publication, mi-mars, d’un article du quotidien Le Monde évoquant la mauvaise santé de Biya, des ministres ont réagi. Dans des tribunes libres publiées par la presse, ils ont accusé entre les lignes le journal français de participer au « complot » visant à déstabiliser le chef de l’État alors que le pays est en lutte contre Boko Haram. « Yaoundé voit toujours la main de la France derrière toute critique. Tout le monde dit ici que les articles sur la santé du président ont été téléguidés par Paris pour l’exposer au ridicule », commente un journaliste camerounais.

Entre Biya et Paris, cela n’a bien sûr pas toujours été aussi tendu. Pendant longtemps, le président camerounais a veillé sur les intérêts français dans son pays, représentés notamment par une centaine de filiales d’entreprises françaises. En échange, la France l’a aidé à rester au pouvoir. Au début des années 1990, elle l’a soutenu financièrement alors qu’il était confronté à un dur mouvement de contestation. Mais les temps ont changé. Pour Paris, Biya n’est visiblement plus l’homme de la situation. Âgé de 82 ans, malade, il n’a plus grande autorité sur le personnel politique et sa gouvernance particulière, ou plutôt son absence de gouvernance, maintient une inertie et une incertitude handicapantes pour les affaires.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 08:11

afr

Côte d'Ivoire-Ghana: Litige frontalier, la Côte d'Ivoire marque un premier point

icapress.com – Dimanche 26 Avril 2015 - En attendant la décision finale sans nul doute en 2016, le Tribunal du droit de la mer (TIDM) a interdit samedi tout nouveau forage au Ghana en zone litigieuse apprend KOACI d'une ordonnance transmise.

Après que les deux pays aient présenté leurs arguments les 29 et 30 mars, la Côte d'Ivoire a marqué un premier point dans l'affaire du différend relatif à la délimitation de sa frontière maritime avec le Ghana entamée devant la justice par les parties depuis septembre 2014.

« Le Ghana doit prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’aucun nouveau forage ne soit effectué par lui ou sous son contrôle dans la zone litigieuse » peut on lire dans la décision de justice en rapport avec la frontière maritime entre les deux pays.

Le TIDM mentionne également au Ghana que «les informations qui résultent des activités d’exploration (…) et qui ne relèvent pas déjà du domaine public, soient utilisées de quelque manière que ce soit au détriment de la Côte d’Ivoire », tout en exerçant « un contrôle » dans sa zone pour « empêcher tout dommage grave au milieu marin ».

Le 27 février dernier une demande en prescription de mesures conservatoires avait été introduite auprès du Tribunal par les autorités ivoiriennes. Elle visait à suspendre les activités d’exploitation pétrolière dans la zone litigieuse qui renferme d’importants gisements pétroliers.

Le TIDM a par ailleurs conseillé la coopération aux deux pays voisins pour mieux « prévenir de tout dommage grave au milieu marin, y compris le plateau continental et ses eaux surjacentes ».

A défaut de pouvoir forer, Accra dans un communiqué transmis, exprime néanmoins son enthousiasme de ne se voir interdire de poursuivre les explorations. Abidjan de son côté, à cette heure, n'a pas commenté la décision.

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 20:47

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Algérie

Algérie: Après l'altercation avec Anelka, l'entraîneur du NAHD limogé

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Nicolas Anelka (ph) -

©africapress.com– Dimanche 26 avril 2015– L'entraîneur de l'équipe algérienne du NA Hussein Dey, Ighil Meziane, a été limogé Rechercher limogé après une "altercation" avec l'ancien international français Nicolas Anelka, directeur sportif du club, ont rapporté samedi des journaux d'Alger.

Selon le quotidien Liberté, les deux hommes ont joué des poings mercredi à la suite d'une divergence sur leurs prérogatives.


"Je confirme que Ighil Meziane a quitté ses fonctions après la réunion qu'il a tenue avec la direction du Club", a déclaré à Liberté le manager du club Youcef Bouzidi, sans autre précision.


L'incident a éclaté lors d'un entraînement mercredi quand l'ancien joueur d'Arsenal est entré sur le terrain pour donner des conseils à l'entraîneur des gardiens de but, provoquant la colère d'Ighil Meziane.


Ce dernier a rappelé à l'ordre l'ancien international français en lui demandant de ne pas "s'immiscer dans le domaine technique", qui est de son ressort, selon Liberté.


Le ton est vite monté entre les deux hommes qui ont fini par s'échanger des coups avant d'être séparés par des dirigeants et des joueurs du NAHD.


Ighil Meziane a été convoqué le lendemain (jeudi) par la direction du Club pour s'expliquer sur cet incident, Nicolas Anelka ayant été entendu le jour même.


A l'issue de cette réunion, Ighil Meziane a été démis de ses fonctions tandis que l'ancien attaquant de l'équipe de France a été maintenu à son poste.


Anelka, 36 ans, a évolué dans plusieurs grands clubs européens: Arsenal, Chelsea, Juventus Turin ou encore le Real Madrid.


Le NAHD, qui lutte pour éviter la relégation, occupe la dernière place du classement du championnat d'Algérie, totalisant 27 points à six journées de la fin de saison.

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 20:46

Au cours de la fête organisée le samedi 25 avril 2015 à Douala, le représentant des délégués du personnel a reconnu une amélioration de la condition de ses collègues, mais exigé une « redistribution des fruits de la croissance des employés » et une augmentation des salaires.

Grégoire Owona, le ministre du travail et de la sécurité sociale n’en a pas cru ses oreilles. Avant de prononcer son discours, le membre du gouvernement venu présider la cérémonie de remise de médailles aux personnels du Pari mutuel urbain camerounais (Pmuc) exerçant à Douala s’est étonné en ces termes : « j’espère que je suis bien à une cérémonie de remise de médailles. J’ai entendu des flèches qui ont été décochées ». Dans l’espace aménagé à l’hôtel Sawa, l’on vient de vivre des moments un peu chauds.

Christophe Francis Njoya Nkouando, le représentant des délégués du personnel du Pmuc a notamment réclamé à ses patrons la définition d’un profil de carrière pour chaque employé, la suppression de la 3ème catégorie, la redistribution des fruits de la croissance des employés, l’augmentation des salaires, l’octroi des bonus en fin d’exercice ou encore le reclassement des employés ayant atteint 20 années de service. En réponse, le directeur général du Pmuc va mettre en avant le système d’évaluation et de gratification, l’instauration d’un 13ème mois et de l’assurance maladie entre autres.

Grégoire Owona va continuer son propos en promettant de poursuivre le dialogue entre la direction générale du Pmuc et ses employés. A l’endroit de ces derniers, il lance : « vous avez tous raison. Il faut toujours savoir jusqu’où ne pas aller très loin. Négociez, ne détruisez pas l’outil de production », exhorte le ministre de Paul Biya. Et aux patrons, il explique que « le dialogue social est une nécessité » et leur adresse les félicitations du gouvernement, saluant leur résistance dans les moments difficiles. « Ce n’est pas donné à toutes les sociétés d’avoir tous les avantages que j’ai entendus de la bouche des employés ici » a apprécie le ministre du travail et de la sécurité sociale.

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 20:43
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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 20:40

Jacob Nguni

Photo: (c) Jacob Nguni FB Page


La nouvelle est tombée comme un couperet dans la nuit du samedi 25 à dimanche 26 avril 2015 : Jacob Nguni est mort ! A en croire la consœur Doudou Teclaire Ngoule, le célèbre guitariste a rendu l’âme des suites de maladie dans un hôpital dans l'Etat du Maryland, son lieu de résidence aux Etats-Unis d’Amérique.

Ce digne fils de Kumba, dans la région du Sud-Ouest au Cameroun, a bâti sa réputation en collaborant avec des chanteurs de renom comme le défunt Prince Nico Mbarga. «Pour Comprendre qui est Jacob Nguni, il faut remonter le lien qui unit Prince Nico Mbarga à LAPIRO et découvrir que Nguni est le Lead Guitar (soliste) du RockafilJazz avec qui de nombreux hit ont gagné éternelle notoriété sur le continent. Prêtez l’oreille au début de « Sweet Mother » (titre d’un des succès de Nico Mbarga, ndlr)… C’est lui ce virtuose de la guitare. Un Ndinga Man avant L’heure » témoigne sur la toile Mougoué Mathias dans un hommage rendu à Lapiro de Mbanga, un ami de Jacob Nguni à ne pas confondre avec Jacob Nguini, journaliste en service à la CRTV ou encore Vincent Nguini un autre virtuose de la guitare.

Jacob Nguni

Photo: (c) Jacob Nguni FB Page


Jacob Nguni quitte cette terre un mois âpres le décès à Yaoundé de Guy Lobé et moins de deux ans après le décès aux Etat-Unis de son ami Lapiro de Mbanga.

Adeline A

Publicite

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 21:16

Revenu de la cour d’honneur de la Brigade du Quartier général où il a présidé les cérémonies de triomphe des 33e et 34e promotions de l’EMIA de Yaoundé, Paul Biya, le chef de l’Etat et chef suprême des armées, a signé ce vendredi 24 avril 2015, un décret portant admission au corps des officiers d’active des forces de défense et nominations au grade.

Dans l’audio CRTV ci-dessous, la lecture intégrale de ce décret faite au journal radio 17h ce vendredi 24 avril 2015:


.

Decrets du Chef de l'Etat - 24/04/2015

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 21:14

Gabriel Ebili

Photo: (c) Yves Junior Ngangue

Comment allez-vous Monsieur Gabriel Ebili ? Après la mort tragique de Charles Ateba Eyene, votre oncle maternel, on vous a presque perdu de vue...

Comme vous pouvez le remarquer sans doute par vous vous-même en me regardant, je ne vais pas bien, je me porte très mal à cause de mon dossier qui se trouve en ce moment bloqué au ministère des finances, plus précisément à la porte 338, chez un certain M Etoundi qui m’a formellement demandé de lui remettre 20 millions de FCFA… pour répondre donc plus brièvement à votre question, j’ajouterai aussi que j’ai des problèmes de santé et je souffre de faim.

Nous dévions même commencer par là, dites-nous quelques mots sur votre personne, qui est Gabriel Ebili ?

Je m’appelle Gabriel Ebili comme vous l’avez si bien dit. Né le 13 septembre 1957 dans un petit village qui se nomme Bibondi, localité située dans l’arrondissement de Lolodorf, département de l’océan, région du Sud Cameroun. Mon défunt père s’appelait Monsieur Ndong Emile, et ma feue mère, Madame Ntsam Créscence. Le jeudi 06 Avril 1982, lorsque le coup d’Etat contre le président Paul Biya est survenu, je travaillais- âgé de 27 ans à l’époque des faits- comme technicien au poste national. Pour la petite histoire, je fus parmi ceux qui avaient œuvré pour déjouer ce putsch.

A l’époque qu’aviez-vous donc fait concrètement ?

Désolé ! Je ne peux pas répondre à votre question, c’est un secret professionnel. Si un jour, le président Paul Biya me reçoit en audience, c’est à lui et à lui seul que je dévoilerai ce que j’avais fait.


Monsieur Gabriel Ebili nous ne vous demandons aucunement de violer le
secret professionnel, décrivez-nous tout simplement la scène…

Ce matin du jeudi 06 Avril 1984 là, à 05 heures du matin, lorsque nous sommes arrivés à bord du car Hiace de couleur blanche (conduit par notre chauffeur Ebogo Ernest) qui effectuait habituellement le ramassage, le poste national était déjà pris par les mutins. A l’époque, la radio se fermait à 01 heure et les programmes ne reprenaient qu’à 06 heures du matin.

Au nombre de combien étiez-vous dans le car, ce jour là, si vous en avez souvenance ?

Nous étions au nombre de sept, il y avait : le journaliste aujourd’hui disparu, Epsi Ngum Emmanuel, l’animateur Hippolyte Nkengué, Johnny Mac Viban, feue Becky Ndive, Grâce Mokom, Jean-Materne Ndi et moi-même. Lorsque notre car est donc arrivé au portail du poste national, un mutin est sorti de la guérite, armes aux poings, et nous a intimé l’ordre de sortir du véhicule.

Qu’avez-vous fait à ce moment précis ?

Qu’auriez-vous fait à notre place ? Il fallait obéir et c’est ce que nous avons fait en descendant du bus. Et dés que nous sommes descendus, le mutin qui nous tenait en respect à l’aide de son arme, nous a demandé de nous étendre à plat ventre dans une mare d’eau qui se trouvait à proximité du parking.

Comment Gabriel Ebili s’est-il donc retrouvé à l’intérieur de la radio
pour déjouer le coup d’Etat ?

Ne soyez pas pressé, j’en arrive ! Je me suis retrouvé à l’intérieur du poste national parce qu’un ancien technicien radio qui était entre-temps devenu militaire m’avait dénoncé auprès des mutins comme étant le technicien. Je sortais même d’une permission de trois jours qui m’avait été accordée par mes supérieurs hiérarchiques.

Quand les mutins sont venus vous chercher alors que vous étiez couché à
plat ventre avec vos autres collègues, qu’est-ce qui s’est donc passé ?

Quand les mutins sont venus me chercher manu militari alors que j’étais couché dans une mare d’eau, ils m’ont emmené au hall du poste national où j’ai subi un interrogatoire musclé. Y étant, le lieutenant de gendarmerie Arona, le chef de la bande des mutins, un tireur d’élite, m’avait posé la question suivante : peux-tu coopérer avec nous ? Sous la
menace des armes, j’avais répondu par l’affirmative. A la suite de cette question, les mutins m’ont aussitôt proposé une mallette de billets et un poste de responsabilité au sein de la radio, si jamais je m’acquittais loyalement de ma mission. Au fil de la conversation, mes interlocuteurs s’étant rendu compte du double jeu qui était le mien. Instruction avait été donnée de me traiter. C’est ainsi que j’avais été passé à tabac : crosses de fusil, coups de rangers, coups de poings, et tout ce que vous pouvez imaginer. Alors que je subissais la raclée, il me souvient d’ailleurs qu’un sergent-chef de l’armée de terre, un mutin, m’avait clairement dit que je marcherai nu comme une « vasse », c’est-à-dire une vache. Après la bastonnade, les mutins m’ont donc relevé de force et conduit vers la cabine, au lieu-dit cœur de la nation ou CDM, c’est-à-dire centre de distribution de modulation. Pendant qu’ils me marquaient au pas, mes ravisseurs m’ont donc conduit jusqu’aux émetteurs, que j’ai bien évidemment mis en marche les uns après les autres. J’étais escorté comme un président par des hommes prêts à dégainer.

Dés que vous avez donc mis les émetteurs en marche qu’est-ce qui s’est
concrètement passé ?

Après avoir mis les émetteurs en marche, je suis revenu au CDM, après le centre de distribution de modulation je suis retourné à la cabine mère 105 pour le démarrage des programmes.

Allez-y donc, racontez-nous…

J’ai donc ainsi mis tous les indicatifs de la radio en état de fonctionnement. Après coup, j’ai mis la musique militaire.

Un détail important manque à votre narration, de qui avez-vous reçu la
bande, je veux parler de la musique militaire, appartenait-elle à la
radio ?

Bien évidemment non ! La bande venait de l’ancien technicien radio qui était entre-temps devenu militaire et putschiste, c’est lui-même qui me l’avait remise. Ce Monsieur est toujours en vie hein ! Il habite le quartier Briqueterie, mais je ne donnerai pas son nom.

Par la suite que s’était-il donc passé ?

C’est étant entouré de mutins que j’avais reçu un coup de fil. Il venait du sous-directeur technique, un certain Samba, un anglophone. Au bout du fil, il me demandait justement pourquoi il y avait retard dans le démarrage des programmes. Puisque mon chef hiérarchique n’était pas au courant de la situation, je lui avais aussitôt informé qu’il s’agissait d’un coup d’Etat.

Comment avez-vous pu décrocher alors que les mutins étaient à vos côtés,
mais ils auraient bien pu vous tirer dessus…

Ça ne pouvait pas être le cas, puisque les mutins avaient besoin de moi. Toutefois, je devrais vous dire que ce sont les choses de Dieu. Lorsque l’un des hommes m’a posé la question de savoir à qui je parlais, je lui ai rétorqué que je parlais à mon épouse.

Allons tout droit au but, continuez…

Pendant que nous étions donc là, M. Jean-Vincent Tchienehom le sous-directeur des programmes radio est entré. Alors que toute la radio était encerclée, il m’a posé la question suivante : « M. Ebili comment faire ? Va prendre le magnétophone, Nagra 4 -uniquement réservé aux enregistrements du président de la république, et sans trop savoir comment, je ne l’avais pas obéi. Par la suite, j’ai appris que sous la menace des armes et escorté comme un président, mon patron de l’époque avait été donc contraint d’aller enregistrer le discours du nouveau président au camp Yeyap. Quand tout le monde est revenu à la maison de la radio, il était question que je fasse diffuser la bande,
c’est-à-dire, le discours du chef des mutins sur l’ensemble du territoire national. Avant cela, dés que les mutins étaient partis enregistrer le discours, j’avais pris sur moi de mijoter un petit quelque chose à l’insu du petit groupe qui m’avait presque laissé travailler.

Qu’avez-vous donc fait du discours du chef des mutins ?

(Rires) Ce que j’avais pensé plus tôt… je ne l’ai fait diffuser qu’à Yaoundé jusqu’à Mbalmayo. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le président Paul Biya est encore au pouvoir.


Feu Ateba Eyene disait justement que le chef de l’Etat avait ordonné une reconstitution de votre carrière, il racontait également à qui voulait l’entendre que le président Biya avait fait débloquer 80 millions de FCFA pour vous récompenser de cet acte de bravoure…


C’est le directeur adjoint du cabinet civil, M. Le Joseph qui me l’avait appris de sa propre bouche alors qu’il me recevait en sa résidence ici même à Yaoundé au quartier Biteng. Je le soupçonne d’avoir détourné mon argent. Aujourd’hui, il refuse de me recevoir. Mon fils ! Acceptez que je vous appelle ainsi, j’ai fait le tour des cabinets des ministres. Touna Mama, le conseiller du premier ministre m’avait même publiquement injurié, il en est de même de Grégoire Owona qui a refusé de me recevoir au bureau et chez-lui. Il ne m’appartient pas de chercher le président Paul Biya, c’est à lui de me chercher.

M. Gabriel Ebili, Paul Biya n’est pas un homme ordinaire, c’est un chef
d’Etat…

Vous avez raison, c’est la raison pour laquelle je me suis rendu au palais le 1er Avril dernier. Mais je n’y retournerai plus jamais, parce que c’est un capitaine, un ressortissant de l’Est qui m’a sauvé la vie. Papa ! m’a-t-il dit, nous avons reçu des instructions fermes ici à propos de vous, il nous a été demandé de boucler toutes les issues. Je crains vraiment pour ma vie, d’autant plus que je reçois des menaces de
mort.

Revenons sur l’épilogue du coup d’Etat, qu’est-ce que les mutins ont
fait dés qu’ils se sont rendu compte que vous les avez bernés ?


J’ai failli y laissé ma peau, d’autant plus que j’étais recherché par les deux camps. Il me souvient d’ailleurs que j’avais été également copieusement battu par les hommes du colonel Pierre Samobo, qui une fois la radio reprise par les forces loyalistes, m’avaient demandé: «Où est-il ?». A l’époque, j’avais aussi rencontré le capitaine de gendarmerie Ivo Desancio, c’est lui qui portait le discours du président Paul Biya. Avant de clore notre entretien, je voudrais remercier du fond de mon cœur le DGSN Martin Mbarga Nguelé, ainsi que le directeur de la DGRE Léopold Maxime Eko Eko. Le Ministre de la
communication Issa Tchiroma est un hypocrite… un jour, il m’a reçu dans son bureau de 18 heures à 24 heures, au moment où je repartais, il ne m’a donné que quatre mille francs, c’est-à-dire deux billets de deux mille francs CFA. Avant de nous quitter, je voulais vous informer que je serai l’invité d’Ernest Obama votre confrère de Vision 4, ce vendredi 17 Avril 2015 autour de 22 heures.

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 21:12

Dans le détail, les dons de Plan Cameroun sont constitués de Tentes, couvertures, moustiquaires imprégnées, cartons de savons, bâches, dalles pour latrines, ustensiles de cuisine et autres jerricanes.

Le représentant des réfugiés, Isaac Louka, s’est exprimé au nom de tous les pensionnaires du camp de Minawao au micro de la Crtv : « Nous apprécions beaucoup de don au camp de Minawao ; parce que il y a beaucoup de gens qui sont venus ici sans les couvertures, sans les marmites comme Plan Cameroun».

Le don de Plan Cameroun rendu possible grâce à la contribution d’AERich Aid est évalué à 87 tonnes et vient rejoindre de nombreux autres dons acheminés au camp de Minawao par divers autres donateurs.

« Au camp de Minawao, nous intervenons dans quatre principaux secteurs : l’éducation, la protection, l’hygiène et l’assainissement. Nous sommes par exemple en train de construire des espaces d’apprentissage. L’enfant est au cœur de tout ce que nous faisons à Plan Cameroun ? Nous avons également apporté une contribution pour la formation des enseignants », a indiqué Powel Tchatat, Directeur de Plan Cameroun pour l’Extrême-nord joint par la Crtv. Il en a également profité pour remercier le haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et ses partenaires d’avoir permis une distribution sans faute des dons.

Le camp de Minawao a été créé au lendemain de l’arrivée par vague sur le sol camerounais, des premiers réfugiés fuyant les exactions de la secte islamique Boko Haram, mais aussi de ceux en provenance de la république centrafricaine (Rca) toujours instable à ce jour. Prévu au départ pour abriter 18 000 réfugiés, les effectifs du camp ont vite atteint 34 000 réfugiés en l’espace de six mois, puis 40 000 d’après le dernier décompte qui se fait au quotidien à mesure que les personnels humanitaire e l’UNHCR sur place établissent les documents officiels accordant le statut de réfugiés à ces dizaine de milliers de personnes en détresse

Le plus grand camp de concentration des réfugiés en terre camerounaise, Minawao dans la région de l’Extrême-Nord, vient de faire l’objet de la sollicitude de l’Organisation non gouvernementale (Ong) Plan Cameroun, qui y a offert mercredi 22 avril 2015, un important don en matériel évalué à 670 millions FCFA

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 21:10

Les islamistes de la secte Boko Haram avaient attaqué le village Bia le 17 Avril dernier faisant plusieurs morts.

La France à travers son ministère des affaires étrangères a condamné les attaques perpétrées à l’Extrême-Nord du Cameroun par les islamistes de la secte Boko Haram. «La France condamne l’attaque terroriste qui a frappé le 17 avril la localité de Bia à l’extrême-nord du pays, au cours de laquelle de nombreux civils ont été assassinés » a publié le Ministère des Affaires Etrangères sur son site Internet le 24 Avril 2015.

Tout en présentant ses condoléances aux familles des victimes et aux autorités camerounaises, la France voudrait que « les auteurs de ces crimes ignobles » répondent de leurs actes. Dans son communiqué, la France indique qu’elle continue à apporter « un appui en matière logistique, de renseignement et de formation aux armées des États engagés contre Boko Haram ».

En mars dernier, la France avait procédé à Ngaoundéré à la formation des soldats camerounais qui feront partie de la force multinationale pour lutter contre le Boko Haram. La semaine dernière, la Croix-Rouge Camerounaise et celle de la France ont signé une convention de partenariat pour la mise sur pied d’un programme d’urgence pour l’accès aux soins de qualité en faveur des femmes et enfants de moins de 5 ans. Financée par la France d’un montant de 216 millions de F cfa la convention en question est une aide d’urgence en santé suite à l’afflux de refugiés et déplacés de l’Extrême Nord.

Le Communiqué:

Cameroun - Attaque du village de Bia (17 avril 2015)

La France condamne l’attaque terroriste qui a frappé le 17 avril la localité de Bia à l’extrême-nord du pays, au cours de laquelle de nombreux civils ont été assassinés.

Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et aux autorités camerounaises. Les auteurs de ces crimes ignobles devront répondre de leurs actes.

La France réaffirme au Cameroun son amitié, son soutien et sa solidarité face à la violence terroriste. Nous continuons à apporter un appui en matière logistique, de renseignement et de formation aux armées des États engagés contre Boko Haram.

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