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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:48

Les populations du Nord-Ouest vivent un calvaire depuis jeudi dernier où le tronçon entre les villes de Babadjou et Bamenda est devenu impraticable. Cette partie de la Nationale numéro 6 qui relie la capitale régionale du Nord-Ouest au reste du Cameroun fait embourber tous les véhicules qui s’y aventurent.

Très remontés par la situation, les syndicats des transports de la Région ont observé une grève Jeudi 20 Aout 2015 qui a obligé le Gouverneur de la Région à convoquer une réunion de crise. Le patron de la région, Lele Lafrique, a par la suite interdit la circulation des gros porteurs sur cette route qui est en train de subir des travaux d’urgence. Tous les gros porteurs avec des marchandises en provenance de Bamenda, sont garés au niveau de Up Station en attendant la fin des travaux.

Babadjou

Photo: (c) P. N. K.


Le paradoxe sur cette route est qu’en février 2012 le Chef de l’Etat avait instruit le déblocage spécial de 100 milliards de FCFA qui ont été prélevés au «Guichet entretien» du fond routier pour la réhabilitation de neuf tronçons au Cameroun parmis lesquels Yaoundé-Bafoussam-Bamenda.

Le troncon Babadjou-Bamenda où se trouve le péage de Santa -qui participe largement au fond

Le Gouverneur de la Région du Nord-Ouest a interdit la circulation des gros porteurs sur le tronçon Babadjou-Bamenda jusqu’à nouvel ordre

Publicite

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:46

Paris et Londres ont signé jeudi un accord pour résoudre la situation à Calais, où des milliers de migrants, notamment originaires de l’Afrique subsaharienne, se sont installés dans le but d’améliorer leurs conditions de vie et ceux de leurs proches restés dans leur pays d’origine.

Depuis plusieurs mois, la situation à Calais, ville située dans le Nord-Pas-de-Calais, en France, préoccupe particulièrement Londres et Paris. Des milliers de migrants se sont installés dans la ville, espérant améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs proches restés dans leur pays d’origine. D’après le Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR), quelque 3000 réfugiés et migrants vivent actuellement « dans des conditions déplorables » à Calais et dans le Pas-de-Calais. La France et l’Angleterre ont décidé de coopérer pour lutter contre l’immigration illégale qui ne cesse de prendre de l’ampleur à Calais. Ils ont signé jeudi un accord suite à une rencontre entre le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue britannique Thérésa May. L’objectif, empêcher les migrants de passer par le tunnel sous la Manche pour se rendre en Angleterre et également de lutter contre les réseaux de passeurs.

L’accord prévoit plusieurs dispositifs, qui seront financés à hauteur de 10 millions d’euros par la Grande-Bretagne. Il prévoit entre autre la mise en place d’un centre conjoint de commandement et de contrôle à Coquelles. Il s’agit de « trouver et démanteler les membres du crime organisé qui tentent de faire passer en contrebande des migrants vers le nord de la France et à travers la Manche », avait précisé le ministère britannique de l’Intérieur dans un communiqué.

Accroissement des effectifs policiers

Il prévoit aussi un accroissement des effectifs de policiers français déployés autour de l’entrée française du tunnel sous la Manche et l’installation, sur financement britannique, de clôtures, de caméras de surveillance et d’autres équipements de sécurité autour du site. Eurotunnel, l’opérateur de l’ouvrage souterrain, recevra « des moyens supplémentaires » pour sécuriser l’entrée du tunnel, et mettre en place des équipes de fouille de fret 24H/24.

Sur le plan humanitaire, l’accord prévoit d’« intensifier l’observation des migrants pour identifier les plus vulnérables et les victimes potentielles de la traite ». Un dispositif qui concerne surtout les femmes et les enfants, dans l’idée de les informer et les placer en lieu sûr, « ce qui implique des capacités de logement et de prise en charge pour notamment empêcher que puissent avoir accès à ces populations vulnérables tous ceux qui cherchent à les exploiter ». L’idée est aussi de favoriser les retours volontaires vers les pays d’origine, avec la mise en place de campagnes d’information et de programmes d’aide au retour.

Sur le plan international, Londres et Paris souhaitent nouer un partenariat avec les pays d’où les migrants sont originaires. Ils ont convenu d’organiser « une conférence de suivi à Paris, avec les autres Etats membres de l’Union Européenne, si possible d’ici à la fin de l’année », et d’apporter un soutien à la Grèce et à l’Italie pour faire la différence entre les réfugiés et migrants économiques irréguliers. D’après le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, le Premier ministre français Manuel Valls et deux commissaires européens se rendront avec lui à Calais le 31 août prochain.

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:44

Gen. Pierre Semengue (Photo d'archives)

Photo: (c) Archives

En niant les massacres perpétrés par l’armée coloniale française dans les pays Bamiléké et Bassa lors de la guerre d’indépendance du Cameroun, dimanche dernier au cours de l’émission « La Tribune de l’Histoire » sur la chaine de télévision Canal 2 International, le Général Pierre Semengue, a provoqué la colère d’une bonne frange de la classe politique camerounaise. Après la sortie virulentes de Jean Michel Nintcheu, député Wouri Est du Social Democratic Front (SDF) et président régional de ce parti pour le Littoral, c’est autour de l’Honorable Robert Bapooh Lipot, secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun de s’en prendre violemment à l’ancien officier de l’armée coloniale. « Nous constatons que l’ancien officier français, le général Pierre Semengue entre ici dans une logique négationniste et même révisionniste de l’histoire de l’indépendance de notre pays. Et ceci au moment où le président français Monsieur François Hollande a eu le courage de reconnaitre qu’un génocide a eu lieu au Cameroun », a-t-il remarqué.

Pour le patron du parti des crabes, « la sortie du Général Pierre Semengue est un déshonneur pour l’armée de notre pays ». « Que cet officier ait cette attitude, cela nous interpelle », avise-t-il. L’honorable Bapooh Lipot qualifie même l’acte du général à la retraite d’insubordination vis-à-vis du Ministre délégué à la Présidence de la République chargée de la Défense. D’autant qu’ « il reconnait qu’il n’a pas eu l’ordre de sa hiérarchie pour faire cette déclaration », justifie le député du Nyong et Kéllé. Avant de demander au Chef de l’Etat, chef suprême des armées de « de prendre ses responsabilités régaliennes et d’appeler le général Pierre Semengue à faire valoir ses droits à la retraite. »

Il est possible que cette nouvelle sortie laisse aussi de marbre Pierre Semengue qui n’avait pas tardé à répondre aux premières critiques. «Je ne peux pas accepter parler à la télévision pour dire n’importe quoi. Tout ce que j’ai dit est vrai et je peux le prouver. Je ne peux pas me mettre à raconter du n’importe quoi. Je ne veux pas entrer dans des polémiques inutiles. Il ne faut pas que les gens disent des choses dont ils ne peuvent pas rapporter la preuve. Apres les déclarations de François Hollande, les gens ont proclamé dans la presse que je suis un général génocidaire. Bien avant, au cours d’un débat public, Henri Hogbe Nlend a déclaré que c’est moi qui ai tué Ossende Afana, en lui coupant la tête. Comment un intellectuel et homme d’Etat peut-il raconter de tels bobards ? J’ai donc tenu à restituer sur Canal 2 International la vérité historique », répliquait le général avec fermeté.Le député de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) à l’Assemblée nationale appelle le Chef de l’Etat à prendre une sanction contre le général d’armée à la retraite pour ses propos « négationnistes » tenus au cours de la dernière édition de la « Tribune de l’Histoire » sur Canal 2 International.

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:42

David Eyengue

Photo: (c) W. T.


Le journaliste David Eyengue, a connu une terrible mésaventure dans l’exercice de ses fonctions, ce jeudi 20 août 2015. Alors qu’il tentait d’assurer la couverture d’un mouvement d’humeur des populations du quartier Nsape à PK 16 qui réclamait le retour de l’électricité dans leur zone, sevrée depuis près de trois mois, il a été violemment pris à partie par Séraphin Ngongang Meppe, le chef de l’agence Eneo de Logpom devant laquelle se tenait la manifestation.

« Après avoir fait les images de la manifestation, je suis allé rencontrer les dirigeants d’Eneo pour qu’ils s’expliquent sur le délestage qui suscite la colère des populations. Le monsieur, responsable de Eneo, non seulement de Logpom mais aussi de Douala nord, Séraphin Ngongang m’agresse en me disant qu’il ne veut pas voir de journaliste. En le disant, il a donné un coup sur ma caméra avec sa main gauche. Quand j’insiste avec mon micro, il se rend d’abord vers son bureau entouré de quelques vigiles de la structure. Mais quand il revient, il tente de me donner un autre coup de poing qui, heureusement pour moi, atterrit plutôt sur la caméra. » Raconte l’ancien journaliste de Spectrum Television (STV).

De retour à son domicile, notre confrère a été malheureux de constater que les deux coups reçus par sa caméra D5100 l’ont endommagée. Contactés par ce dernier, ce responsable d’Eneo, ainsi qu’un cadre de la Sous direction de la Communication de l’entreprise n’ont pas daigné réagir à sa plainte. « Je suis passé par plusieurs chemins. J’ai envoyé un sms à ce monsieur autour des 10 heures (la scène s’est passée vers 8 heures, ndlr), j’ai envoyé un sms sur le téléphone d’Albert Ledoux Yondjeu (chargé des relations presse, à Eneo) pour leur signifier que ma caméra a été endommagée. Ces derniers n’ont pas réagi. Vers 16 heures, je les ai appelés. Albert n’a pas décroché le téléphone, Séraphin lui, a décroché avant de me raccrocher au nez, non sans me dire qu’il ne reconnaissait pas avoir cassé ma caméra. » Regrette-t-il.

N’ayant pas digéré l’arrogance de ses interlocuteurs, Eyengue se dit déterminé à porter l’affaire devant la justice. « Je suis obligé de porter plainte pour moi, pour ma famille et pour le préjudice moral que j’ai subi, de même que pour celui de la profession. On est quand même à une époque où on est libre de faire notre métier », indique celui qui ne manque pas de s’étonner face à l’attitude de son bourreau. « Ça fait très longtemps qu’on appelle les uns et les autres à accepter notre métier. Je me pose encore la question de savoir qu’est-ce qu’un journaliste a fait pour subir encore en 2015, des dommages sur le terrain dans l’exercice de ses fonctions », s’interroge-t-ill accuse Séraphin Ngongang Meppe, chef d’agence Eneo de Logpom d’avoir endommagé sa caméra alors qu’il couvrait un mouvement d’humeur devant les locaux de cette structure, ce jeudi 20 août 2015..

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:40

Juillet 2009. Le président Paul Biya effectue une visite officielle en France. Après sa rencontre avec son homologue Nicolas Sarkozy, il décide de prolonger son séjour de deux semaines à la Baule. Le président Biya et sa suite prennent leurs quartiers dans deux palaces de la cité balnéaire française : l’hôtel Royal et l’Hermitage Barrière. Ce qui devait être des vacances tranquilles et sans histoires vire au scandale. Car la note des deux semaines de vacances présidentielles est salée : 800 000 euros (plus de 500 millions FCfa), jurent certains médias français. Lesquels ajoutent que Paul Biya et sa suite ont pris du bon temps dans 43 chambres. Au menu : restauration, séances de thalasso, casinos et shopping.

Pour en ajouter au scandale, le site d’information Rue89 révèle que les vacances en bord de mer du président Paul Biya sont plus coûteuses que celles de George W. Bush, Nicolas Sarkozy et Barack Obama réunis ! Au Cameroun, l’affaire fait grand bruit. Ce d’autant que le pays de Paul Biya a été présenté dans les différents articles au vitriol de la presse française comme un Etat où 48% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Gêné aux entournures, le pouvoir lance la riposte. Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma parle de « complot » ourdi par « des forces tapies dans l’ombre, qui manipulent les médias même hors des frontières nationales ».

Du côté de l’opposition, on ne voit pas les choses de la même manière. Le Sdf, principal parti de l’opposition crie au scandale. « Depuis son accession au pouvoir en 1982, Paul Biya et ses acolytes ne font que piller le peuple camerounais », accuse John Fru Ndi. Si l’affaire dite des vacances coûteuses du président Paul Biya et de sa suite à la Baule reste à ce jour celle qui aura fait le plus de bruit, il reste que ses autres brefs séjours privés en Europe sont souvent perturbés.

Le Code, qui regroupe des activistes de la diaspora camerounaise en Europe a pris pour habitude, à chaque voyage du président Biya en Suisse d’aller tambouriner à l’entrée de l’hôtel Intercontinental de Genève où il a ses habitudes, pour dénoncer pêlemêle « les violations des droits de l’homme au Cameroun, les fraudes électorales » ou pour exiger la libération des prisonniers dits « politiques », etc. En décembre 2013, le Code s’est associé au Conseil camerounais de la diaspora pour lancer une bravade contre le président Paul Biya à l’Hôtel Meurice à Paris.

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:38

Iya Mohammed, actuellement détenu pour détournement, était non seulement un gestionnaire, a fait croître la Société camerounaise de développement du coton (Sodecoton), mais il était aussi un homme ayant le cœur sur la main. A en croire son avocat, Me Manassé Mballa cité par le Quotidien Emergence de ce vendredi 21 août 2015, « ses actes de bonté se sont traduits par des dons à hauteur de 40 à 50 milliards de FCFA en espèces, ce, jusqu’à des coins reculés de la République».

Reprenant des propos de l’avocat de l’ancien président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le journal poursuit : « Me Mballa Manassé a rappelé que c’est par ailleurs sous les 31 ans de règne d’Iya Mohammed que la Société camerounaise de développement du coton (Sodecoton) a engrangé d’importants dividendes que la société reversait à l’Etat».

Alors que l’avocat prolixe estime qu’il « serait injuste de condamner son client, ce d’autant que les charges qui pèsent contre lui font de lui la victime», le journal se contente de rappeler les cinq chefs d’accusation qui accablent l’ex-patron de la Sodecoton.

Revalorisation de salaire

« Devant la collégialité présidée par Yap Abdou qu’assistaient les juges Yvette Siéwé et Nyassa, Iya Mohammed est entre autres accusé du détournement de 3,178 milliards de FCFA et de 5,385 milliards de FCFA de déperdition inexpliquée des huiles et des tourteaux. Ce, en coaction avec Henri Clavier (le Dga), Christophe Mbaiougam (de la vente) Lucien Fotso, Mahamat Karagama et Pierre Kapténé (responsable du complexe sportif construit par la Sodecoton) »

« Par ailleurs, celui-ci doit répondre d’un trop perçu d’un montant de 51,694 milliards de FCFA que l’accusé avait justifié en précisant plutôt qu’il avait exigé une revalorisation de son salaire du fait que son Dga gagnait mieux que lui de même que la secrétaire expatriée», ajoute le journal.

En rappel, Iya Mohammed a été arrêté le 13 juin 2013, après son retour de Lomé où les Lions indomptables venaient de perdre (0-2) face à l'équipe nationale du Togo. D'abord détenu au Sed, ce manager qui a fait de la discrétion une seconde nature, est inculpé pour détournement de 13 milliards FCFA, loin devant les 09 milliards bruyamment brandis par le Consupe.Me Manassé Mballa s’exprimant ce jeudi 20 août 2015 devant le Tribunal criminel spécial (Tcs), a plaidé la bonté de son client Iya Mohammed, ancien directeur général de la Sodecoton et ancien président de la Fecafoot.

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:35

CÔTE D'IVOIRE :: Charles Konan Banny : Je suis le futur président de Côte d’Ivoire :: COTE D'IVOIRE

Il fut le Premier ministre de Laurent Gbagbo entre 2005 et 2007, pendant la crise ivoirienne. Il a gouverné la Bceao pendant quinze ans, après avoir dirigé la direction nationale de la même structure. Konan Banny n’admet pas que son parti, le Pdci-Rda n’ait pas de candidat deux fois de suite à l’élection présidentielle d’octobre prochain, pour la simple raison qu’il soutient encore et toujours le candidat du Rassemblement des républicains (Rdr d’Alassane Ouattara).

En marge du symposium des gouverneurs des banques centrales d’Afrique auquel il a été l’invité d’honneur pour partager sa vaste expérience, l’ancien Premier ministre nous a accordé cette interview. Il dit ce qu’il pense de l’indépendance des banques centrales. Il est convaincu par ailleurs que ses chances de battre l’actuel président de la République sortant sont immenses.

Comment se porte la Côte d’Ivoire que vous avez quittée avant-hier (le 11 août) pour prendre part à ce symposium des gouverneurs des banques centrales d’Afrique qui se tient ici à Malabo ?
J’ai laissé derrière moi une Côte d’Ivoire convalescente. Ce havre de paix que nous a légué Félix Houphouët-Boigny, apôtre infatigable de la paix, cette Côte d’Ivoire sort meurtrie d’une guerre de dix ans que ses propres fils lui ont imposée. Dans sa convalescence actuelle, le pays panse encore ses plaies, il recoud les morceaux. C’est une tâche difficile car, lorsqu’une guerre a opposé des personnes d’une même nation, parfois des amis qui ont toujours vécu ensemble, cette guerre commet des dégâts physiques, psychologiques et moraux ; ça prend du temps pour recouvrer la sérénité. Nous en sommes là en Côte d’Ivoire.

Parlons d’abord d’économie, le symposium auquel vous prenez part oblige. En 1994, les francs Cfa d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont été séparés aussitôt après la dévaluation. N’est-il pas paradoxal de parler ici de banques centrales de l’Afrique, alors que rien n’est fait pour rapprocher les monnaies, même celles qui furent unies par le passé ? Nous pensons au shilling que partagent l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie d’une part, et le Cfa d’autre part ?
Je voudrais évoquer ici surtout le cas des francs Cfa de l’Afrique du Centre et de l’Ouest. Cette opération reposait sur le « non rachat » réciproque des billets des deux zones d’émission, celle du Centre et celle de l’Ouest. Bien avant la dévaluation, nous étions parvenus à connaître un trafic insupportable du franc Cfa dans les deux zones. Des quantités impressionnantes de billets évalués en milliards circulaient dans des valises, voire dans des conteneurs. Ils allaient se réfugier à l’extérieur. Ils servaient à financer des circuits de blanchissement d’argent, à ravitailler les circuits de drogue et toutes sortes de choses inacceptables. Les billets sont la monnaie, les écritures le sont aussi. Mais, ces billets, rendus hors de leurs zones émission, puisqu’il s’agissait de notre monnaie, il fallait les racheter par nos banques centrales. Ce sont des opérations qui coûtaient très cher à nos économies. Elles coûtaient aussi cher à nos populations qui travaillent dur pour créer cette monnaie, et aussi pour racheter les billets de leur zone d’émission.

Les techniciens de la monnaie avaient examiné ce fléau d’évasion illicite de nos billets. Ils avaient préconisé des solutions pour éradiquer ce phénomène néfaste. Ils avaient suggéré alors plusieurs solutions aux chefs d’Etat qui avaient décidé de la séparation des deux zones, afin de mieux contrôler et éradiquer la fuite des capitaux. Les résultats ne sont pas décevants. Les chefs d’Etat peuvent revenir demain ou après sur leur précédente décision et permettre à nouveau l’interchangeabilité des billets dans les deux zones. C’est une décision purement politique que seuls les chefs d’Etat peuvent prendre.

Le compte des opérations que les deux zones Cfa ont logé depuis longtemps au Trésor de France fait aujourd’hui objet de beaucoup de critiques. Quelle en serait la portée économique ou politique en cas de suppression ou de transfèrement de ces comptes ?
Tout le monde parle de ce compte, parfois avec passion, parfois avec militantisme, parfois sans grande connaissance du principe d’existence de ce compte, et encore moins de son fonctionnement. Les opérateurs économiques d’un certain niveau ont des comptes à l’étranger. Ces comptes leur permettent de financer leurs achats en dehors de leur zone de résidence. Il en est de même d’un Etat. 50% de nos importations sont garanties de convertibilité grâce à ce compte. Nous pouvons acheter à volonté des fournitures, des biens d’équipement et tout ce dont vous pouvez avoir besoin. Les devises seront disponibles, grâce à ce compte d’opérations. Le problème est-il qu’il soit ouvert au Trésor français ? Il peut être déplacé dans n’importe quel pays qui dispose de devises, ou même dans une banque privée crédible. Il suffit de le décider. Là encore, la décision est politique. Une chose reste incontournable : le compte des opérations est indispensable.

Le symposium auquel vous avez pris part a débattu pendant une journée du principe de l’indépendance des banques centrales vis-à-vis des pouvoirs politiques. Vous qui avez été directeur national, puis gouverneur de la Bceao pendant plus de quinze ans, puis Premier ministre de Côte d’Ivoire, quelle est votre opinion sur le sujet ?
Les banques centrales sont d’abord assujetties à des facteurs qui concourent à la stabilité monétaire des pays. Il s’agit prioritairement de la politique budgétaire, de la politique des revenus, du cadre réglementaire de l’activité économique et des réformes structurelles. Les Etats assurent la couverture de leurs besoins en ressources financières par le marché. La banque centrale ne finance pas les trésors publics. Cela lui confère alors une indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics.

Pourrait-on avoir une dérogation à cette position dogmatique ?
Lorsqu’une crise économique, financière, politique ou naturelle survient dans un pays ou dans une zone partagée au plan monétaire, cela devient un moment suffisamment révélateur qui permet d’examiner la pertinence et l’indépendance de la banque centrale. Les crises sont indicatrices de l’indépendance des banques centrales.

Récemment, la crise de la dette souveraine grecque a entraîné des interrogations sur l’efficacité en matière de politique économique et de la limitation de l’indépendance des banques centrales. Il a été reproché à la banque centrale européenne d’avoir manqué d’être indépendante quand elle a accepté, sous la pression des gouvernements et du Fmi, de financer la dette des pays en crise, en violation de ses propres règles.

Je ne peux pas non plus remettre en cause le principe de l’indépendance de la banque centrale. Cette indépendance a pour contrepartie la responsabilité et la crédibilité qui vont de pair avec l’obligation de rendre compte.

Revenons sur la Côte d’Ivoire particulièrement. Vous avez présidé la commission Dialogue et Réconciliation. Quel en est le bilan ?
Je vous ai dit au début de cet entretien que mon pays est convalescent. Cela signifie que le travail n’est pas totalement fini, même si beaucoup a été fait. Une guerre civile dans un pays est la pire des choses qui puisse arriver à ce pays. Pour recoller les morceaux, cela prend du temps. Nous avons effectué un travail remarquable. Progressivement, les choses se remettront en place. Les Ivoiriens sont condamnés à vivre ensemble pour construire leur pays.

Vous êtes candidat à la prochaine élection présidentielle sous la bannière du Pdci-Rda ; pourtant, Henry Konan Bédié, le président de ce parti, a signé un accord de partenariat avec le Rdr d’Alassane Dramane Ouattara, l’actuel chef de l’Etat qui brigue un second mandat. Les militants vous suivront-ils ?
A l’élection présidentielle de 2010, le Pdci-Rda avait soutenu Alassane Ouattara. C’était normal en ce moment-là. Rien ne justifie aujourd’hui que le premier, le plus ancien parti, le plus implanté dans le pays, n’aille pas à deux élections successives. Cela signifie que ses dirigeants préparent sa mort avec la bénédiction du parti au pouvoir. Le Pdci-Rda, par ma houlette, va à l’élection présidentielle. Il part pour gagner cette élection-là !

Vous avez appelé au rassemblement des partis d’opposition pour battre le président sortant. Êtes-vous écouté, puisque les candidats persistent à aller en rangs dispersés…
Vous n’en savez rien. Nous avons encore du temps devant nous. Beaucoup de choses vont se passer, ne vous en faites pas.

Avant d’annoncer votre candidature, vous avez effectué un voyage à la Haye, afin de rendre visite à Laurent Gbagbo emprisonné là bas. Aviez-vous besoin de l’onction du président-fondateur du Fpi pour ses militants ?
Je considère votre question comme une insulte à ma personne ! Vous n’avez pas le droit de m’insulter ! Je n’ai pas besoin de l’onction de Laurent Gbagbo pour gagner une élection. Je me suis rendu à la Haye pour réconforter un ami d’enfance. Nous avons été amis d’enfance ; ensuite nous avons étudié ensemble avant de devenir moi Premier ministre, et lui chef de l’Etat. Nous ne sommes pas de la même chapelle politique, mais il est normal qu s’il se retrouve en difficulté, que je lui témoigne de mon amitié, là où vous, vous voyez une onction politique ! Ce que vous ne savez pas, c’est que vous êtes peut-être en train de parler en ce moment au futur président de la Côte d’Ivoire ! Si vous avez été chargé de me poser ce genre de question, vous avez fait fausse route. J’ai un nom, j’ai une personnalité, je n’ai pas besoin d’être pris par la main !

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 20:33

22 août 2015 / Mis à jour à 17:42 - Paris Newsletter / Alertes e-mail / English edition / Flux / Share on facebook Share on twitter Share on email Share on favorites More Sharing Services Accueil Edito Société Sport Culture Internet Economie Découverte People Santé Portraits L'Autre Afrik Communiqués Courrier des lecteurs Vie des médias Brèves Thèmes Dossiers Sondages Carte d'afrique Archives Pan afrique Afrique du nord > Algérie Egypte Libye Maroc Sahara occidental Tunisie Afrique de l'ouest > Bénin Burkina Faso Cap Vert Côte d'Ivoire Gambie Ghana Guinée Guinée Bissau Liberia Mali Mauritanie Niger Nigeria Sénégal Sierra Leone Togo Afrique de l'est > Djibouti Erythrée Ethiopie Kenya Ouganda Somalie Soudan Soudan du sud Tanzanie Afrique centrale > Angola Burundi Cameroun Centrafrique Congo Gabon Guinée équatoriale RDC Rwanda Sao Tome et principe Tchad Afrique australe > Afrique du sud Botswana Ile Maurice Les Comores Lesotho Madagascar Malawi Mozambique Namibie Réunion Seychelles Swaziland Zambie Zimbabwe France Caraïbes Monde > Allemagne Belgique Brésil Canada Chine Espagne Etats-unis Grande-Bretagne International Japon Pays-Bas Suisse Annuaire des médias Image du jour Alertes e-mail Sélection de blogs Proverbes Voyages Rencontres Afrik-foot Beautés d'Afrik Afrik-cuisine AfrikEco Afrik TV Blogs Emploi Sélection d'Afrik Concerts Expositions Théâtre Soirées Salons / colloques Cinéma Autres Proposer un évènement Côte d’Ivoire - Autre Afrik Quel est l’impact social de Didier Drogba en Côte d’Ivoire ? samedi 22 août 2015 / par Pierre Kouamé, pour l'autre afrik L’histoire récente de la Côte d’Ivoire dont nous sommes témoin oculaire, a été marquée par une bonne décennie de crises sociopolitiques et militaires. Durant ces années où le pays s’enlisait dans la violence, la seule personne dont les Ivoiriens, sans coloration religieuse, ethnique et politique, pouvaient être fiers et s’enorgueillir, était Didier Drogba. Les performances, les buts, les titres et les honneurs que cumulait le joueur en club comme en sélection nationale était devenus un exutoire pour ses compatriotes englués dans la peur au quotidien. Mais limiter l’importance de Drogba à ces quelques lignes serait occulter un pan essentiel de l’histoire. En effet, en marge de son métier de footballeur, l’ancien capitaine de l’équipe nationale a considérablement œuvré pour la concorde et la réunification du pays divisé de fait entre le nord et le sud. Un homme de cette stature, mérite à notre égard, hommage et reconnaissance. Ce travail académique nous a ainsi fourni cette opportunité de poser par écrit, avec la rigueur du contexte de la recherche qu’elle appelle, l’importance de ce citoyen ivoirien pour ses compatriotes. La pertinence sociale d’une telle étude tient du fait que de nombreux adolescents encouragés ou non par leurs parents, privilégient davantage le chemin des centres de formation de football au détriment de l’école d’enseignement général. Ces derniers, issus pour la plupart de milieux populaires, ne jurent que par le football pour s’extirper du cercle de pauvreté. Cette réalité fait que parmi les représentations associées aux footballeurs de métier, celle de leurs incompétences intellectuelles et scolaires est l’une des plus dominantes. Pis, l’image de "dernier de la classe" n’ayant que le football comme voie de salut leur est facilement attribuée. Dans les pas d’Houphouët-Boigny De mémoire d’homme, jamais un Ivoirien n’a connu autant de succès médiatique que Didier Drogba. En une décennie, son image a conquis tous les médias du monde entier. Ainsi, si durant le 20e siècle, l’image de la Côte d’Ivoire moderne et modèle se confondait avec celle du Président Félix Houphouët-Boigny, en ce 21e siècle, selon le même schéma de corrélation, l’image positive et brillante de la Côte d’Ivoire s’identifie avec celle du nouveau sociétaire de l’Impact de Montréal. Et pourtant, le célèbre joueur a justifié sa décision de mettre un terme à sa carrière internationale par le fait "qu’il sent qu’on a plus confiance en lui comme avant". De tels propos laissent croire qu’il ne jouit plus d’un grand prestige au sein de la société ivoirienne, contrairement à ce qui est donné de constater à travers les médias. La représentation réelle donc de Didier Drogba chez les journalistes ivoiriens, à qui l’on attribue le pouvoir, à tort ou à raison, de faire et de défaire les réputations, nous préoccupe. La quête de réponse à l’ensemble de la problématique nous conduit à une étape charnière du présent travail : A savoir le cadre théorique et méthodologique. Du point de vue théorique, cette étude repose sur la théorie des représentations sociales. Elles sont nées du concept sociologique de représentations collectives énoncé par Emile Durkeim entre 1895 et 1898. De nombreux scientifiques s’accordent pour les définir comme une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social. Ce concept permet de mieux comprendre les individus et les groupes en analysant la façon dont ils se représentent eux-mêmes, les autres et le monde. Pour Jean Claude Abric, une représentation sociale s’organise autour d’un noyau central, composant fondamental qui détermine la signification et l’organisation de la représentation. Ce noyau est consensuel et collectivement partagé. Il se caractérise par une cohérence, une stabilité qui lui permet de résister aux changements. D’autres éléments, dits périphériques parce que plus instables et moins prégnants dans la représentation, s’organisent autour du noyau central. Flament utilise la métaphore du pare-chocs pour expliquer que le système périphérique absorbe les conflits entre la représentation et la réalité. Il y a adaptation du système périphérique, en vertu d’un principe d’économie et en cohérence avec le noyau central. Du point de vue méthodologique, différentes techniques existent pour appréhender les représentations sociales. Dans le cas présent, l’accent a été mis sur l’entretien. Sans chiffrer les jugements, les manières de vivre et de s’approprier les choses, cette technique révèle l’existence de représentations profondément inscrites dans l’esprit des personnes interrogées et qui ne peuvent s’exprimer au travers d’un questionnaire quantitatif. Une image très largement positive Ce faisant, nous avons décidé d’interroger, en tout, 25 journalistes sur 543 dûment embauchés dans des entreprises de presse implantées sur le territoire du district d’Abidjan. Soucieux du respect des caractéristiques de la population mère, notamment au niveau du genre, nous avons recouru à l’échantillonnage par quotas. L’échantillon de l’étude est donc composé de 20 hommes et 5 femmes, soit respectivement 81% et 19% de la population étudiée. Une fois les entretiens réalisés, nous avons recouru à l’analyse de contenu à l’effet de rendre le matériel recueilli lisible, compréhensible et capable de nous apporter des informations relatives aux connaissances socialement élaborées sur Didier Drogba par les journalistes ivoiriens. A l’issue de l’analyse des données recueillies, il ressort que Didier Drogba bénéficie de représentations positives dans le microcosme des principaux acteurs de la presse ivoirienne. Il existe une réelle corrélation entre ces représentations et son rôle joué tant en sélection nationale que dans le processus de paix en Côte d’Ivoire. En effet, pour les journalistes interviewés, Didier Drogba est avant tout le plus grand sportif ivoirien de tous les temps eu égard à ses performances individuelles et collectives qui jalonnent sa carrière. Autour de cette représentation identifiée comme le noyau central, gravitent trois autres représentations périphériques. Il s’agit de la perception de Drogba comme : - La vitrine de la Côte d’Ivoire en raison de sa personnalité médiatique et de la grande renommée qui le précède sur tous les continents. - Un symbole de paix et d’unité nationale au regard du rôle important joué sur l’échiquier national durant la décennie de crise. A savoir son message de paix envoyé aux partis en conflits depuis le Soudan le 8 octobre 2005, la présentation de son ballon d’or à Bouaké, le quartier général de l’ex rébellion armée, en mars 2007 et le match contre Madagascar (4e journée des qualificatifs pour la CAN 2008) qu’il réussit à y faire jouer le 3 juin 2007. - Un modèle pour les jeunes compte tenu de certaines valeurs humaines qu’il partage. A savoir l’humilité, le patriotisme, le courage, la persévérance et la générosité. Un ambassadeur idoine pour la Côte d’Ivoire Cette étude des représentations sociales de Didier Drogba certifie que le footballeur dont la célébrité traverse tous les continents, reste très précieux pour la Côte d’Ivoire et ses ressortissants. Son discours est plus ou moins entendu, dans une société où les clivages politiques et ethno-tribaux ainsi que les susceptibilités sont foncièrement prononcés, comme un message de paix, d’union et de cohésion nationale. Par ailleurs, au moment où les hommes politiques distribuaient des armes aux jeunes, l’Ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies leur donnait de l’espoir en mettant sa notoriété et les retombées de ses performances sportives au service de la société. Cette sommité du football a compris le langage de l’amour auquel s’oppose celui de l’orgueil, de l’égoïsme et de la vanité propre aux célébrités et si présent dans le monde capitaliste. Il est donc important de mettre en lumière ce genre de personnalité de qualité parce qu’elle représente une référence pour la jeunesse. A propos, plus que les meetings et les marches politiques, l’Etat de Côte d’Ivoire rendra de plus grands services à cette jeunesse en sollicitant Drogba pour différentes séries de conférences en sa faveur. En outre, une statue érigée en son honneur, une infrastructure sportive où une rue portant son nom seraient également une grande marque de reconnaissance de la nation à son égard. Enfin, à la fin de sa carrière, les Ivoiriens devront se mobiliser pour lui rendre un hommage mérité en marge d’un jubilé digne de son rang. De cette façon, la Côte d’Ivoire verra naître "d’autres Didier Drogba" prêts à faire de bonnes choses voire des sacrifices pour leur pays, dans des situations jugées très délicates.

L’histoire récente de la Côte d’Ivoire dont nous sommes témoin oculaire, a été marquée par une bonne décennie de crises sociopolitiques et militaires. Durant ces années où le pays s’enlisait dans la violence, la seule personne dont les Ivoiriens, sans coloration religieuse, ethnique et politique, pouvaient être fiers et s’enorgueillir, était Didier Drogba.

Les performances, les buts, les titres et les honneurs que cumulait le joueur en club comme en sélection nationale était devenus un exutoire pour ses compatriotes englués dans la peur au quotidien. Mais limiter l’importance de Drogba à ces quelques lignes serait occulter un pan essentiel de l’histoire. En effet, en marge de son métier de footballeur, l’ancien capitaine de l’équipe nationale a considérablement œuvré pour la concorde et la réunification du pays divisé de fait entre le nord et le sud.

Un homme de cette stature, mérite à notre égard, hommage et reconnaissance. Ce travail académique nous a ainsi fourni cette opportunité de poser par écrit, avec la rigueur du contexte de la recherche qu’elle appelle, l’importance de ce citoyen ivoirien pour ses compatriotes.

La pertinence sociale d’une telle étude tient du fait que de nombreux adolescents encouragés ou non par leurs parents, privilégient davantage le chemin des centres de formation de football au détriment de l’école d’enseignement général. Ces derniers, issus pour la plupart de milieux populaires, ne jurent que par le football pour s’extirper du cercle de pauvreté.

Cette réalité fait que parmi les représentations associées aux footballeurs de métier, celle de leurs incompétences intellectuelles et scolaires est l’une des plus dominantes. Pis, l’image de "dernier de la classe" n’ayant que le football comme voie de salut leur est facilement attribuée.

Dans les pas d’Houphouët-Boigny

De mémoire d’homme, jamais un Ivoirien n’a connu autant de succès médiatique que Didier Drogba. En une décennie, son image a conquis tous les médias du monde entier. Ainsi, si durant le 20e siècle, l’image de la Côte d’Ivoire moderne et modèle se confondait avec celle du Président Félix Houphouët-Boigny, en ce 21e siècle, selon le même schéma de corrélation, l’image positive et brillante de la Côte d’Ivoire s’identifie avec celle du nouveau sociétaire de l’Impact de Montréal.

Et pourtant, le célèbre joueur a justifié sa décision de mettre un terme à sa carrière internationale par le fait "qu’il sent qu’on a plus confiance en lui comme avant". De tels propos laissent croire qu’il ne jouit plus d’un grand prestige au sein de la société ivoirienne, contrairement à ce qui est donné de constater à travers les médias. La représentation réelle donc de Didier Drogba chez les journalistes ivoiriens, à qui l’on attribue le pouvoir, à tort ou à raison, de faire et de défaire les réputations, nous préoccupe. La quête de réponse à l’ensemble de la problématique nous conduit à une étape charnière du présent travail : A savoir le cadre théorique et méthodologique.

Du point de vue théorique, cette étude repose sur la théorie des représentations sociales. Elles sont nées du concept sociologique de représentations collectives énoncé par Emile Durkeim entre 1895 et 1898. De nombreux scientifiques s’accordent pour les définir comme une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social. Ce concept permet de mieux comprendre les individus et les groupes en analysant la façon dont ils se représentent eux-mêmes, les autres et le monde.

Pour Jean Claude Abric, une représentation sociale s’organise autour d’un noyau central, composant fondamental qui détermine la signification et l’organisation de la représentation. Ce noyau est consensuel et collectivement partagé. Il se caractérise par une cohérence, une stabilité qui lui permet de résister aux changements. D’autres éléments, dits périphériques parce que plus instables et moins prégnants dans la représentation, s’organisent autour du noyau central. Flament utilise la métaphore du pare-chocs pour expliquer que le système périphérique absorbe les conflits entre la représentation et la réalité. Il y a adaptation du système périphérique, en vertu d’un principe d’économie et en cohérence avec le noyau central.

Du point de vue méthodologique, différentes techniques existent pour appréhender les représentations sociales. Dans le cas présent, l’accent a été mis sur l’entretien. Sans chiffrer les jugements, les manières de vivre et de s’approprier les choses, cette technique révèle l’existence de représentations profondément inscrites dans l’esprit des personnes interrogées et qui ne peuvent s’exprimer au travers d’un questionnaire quantitatif.

Une image très largement positive

Ce faisant, nous avons décidé d’interroger, en tout, 25 journalistes sur 543 dûment embauchés dans des entreprises de presse implantées sur le territoire du district d’Abidjan. Soucieux du respect des caractéristiques de la population mère, notamment au niveau du genre, nous avons recouru à l’échantillonnage par quotas. L’échantillon de l’étude est donc composé de 20 hommes et 5 femmes, soit respectivement 81% et 19% de la population étudiée. Une fois les entretiens réalisés, nous avons recouru à l’analyse de contenu à l’effet de rendre le matériel recueilli lisible, compréhensible et capable de nous apporter des informations relatives aux connaissances socialement élaborées sur Didier Drogba par les journalistes ivoiriens.

A l’issue de l’analyse des données recueillies, il ressort que Didier Drogba bénéficie de représentations positives dans le microcosme des principaux acteurs de la presse ivoirienne. Il existe une réelle corrélation entre ces représentations et son rôle joué tant en sélection nationale que dans le processus de paix en Côte d’Ivoire. En effet, pour les journalistes interviewés, Didier Drogba est avant tout le plus grand sportif ivoirien de tous les temps eu égard à ses performances individuelles et collectives qui jalonnent sa carrière. Autour de cette représentation identifiée comme le noyau central, gravitent trois autres représentations périphériques. Il s’agit de la perception de Drogba comme :

La vitrine de la Côte d’Ivoire en raison de sa personnalité médiatique et de la grande renommée qui le précède sur tous les continents.

Un symbole de paix et d’unité nationale au regard du rôle important joué sur l’échiquier national durant la décennie de crise. A savoir son message de paix envoyé aux partis en conflits depuis le Soudan le 8 octobre 2005, la présentation de son ballon d’or à Bouaké, le quartier général de l’ex rébellion armée, en mars 2007 et le match contre Madagascar (4e journée des qualificatifs pour la CAN 2008) qu’il réussit à y faire jouer le 3 juin 2007.

Un modèle pour les jeunes compte tenu de certaines valeurs humaines qu’il partage. A savoir l’humilité, le patriotisme, le courage, la persévérance et la générosité.

Un ambassadeur idoine pour la Côte d’Ivoire

Cette étude des représentations sociales de Didier Drogba certifie que le footballeur dont la célébrité traverse tous les continents, reste très précieux pour la Côte d’Ivoire et ses ressortissants. Son discours est plus ou moins entendu, dans une société où les clivages politiques et ethno-tribaux ainsi que les susceptibilités sont foncièrement prononcés, comme un message de paix, d’union et de cohésion nationale. Par ailleurs, au moment où les hommes politiques distribuaient des armes aux jeunes, l’Ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies leur donnait de l’espoir en mettant sa notoriété et les retombées de ses performances sportives au service de la société. Cette sommité du football a compris le langage de l’amour auquel s’oppose celui de l’orgueil, de l’égoïsme et de la vanité propre aux célébrités et si présent dans le monde capitaliste.

Il est donc important de mettre en lumière ce genre de personnalité de qualité parce qu’elle représente une référence pour la jeunesse. A propos, plus que les meetings et les marches politiques, l’Etat de Côte d’Ivoire rendra de plus grands services à cette jeunesse en sollicitant Drogba pour différentes séries de conférences en sa faveur.

En outre, une statue érigée en son honneur, une infrastructure sportive où une rue portant son nom seraient également une grande marque de reconnaissance de la nation à son égard. Enfin, à la fin de sa carrière, les Ivoiriens devront se mobiliser pour lui rendre un hommage mérité en marge d’un jubilé digne de son rang. De cette façon, la Côte d’Ivoire verra naître "d’autres Didier Drogba" prêts à faire de bonnes choses voire des sacrifices pour leur pays, dans des situations jugées très délicates

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 12:27

Au total, sur l’ensemble des 10 régions, ce sont 166 établissements qui sont créés (80) ou transformés (86) à travers les sept décrets signés ce jeudi 20 août 2015 par Philémon Yang, le Premier Ministre

Dans l’élément sonore ci-dessous, l’on peut noter globalement:

- La création de 47 Collèges d’enseignement secondaires (CES) à raison de 05 dans la région de l’Adamaoua, 09 dans le Centre, 03 dans l’Est, 09 à l’Extrême-Nord, 02 dans le Littoral, 05 au Nord, 10 au Nord-Ouest, 03 à l’Ouest et 01 au Sud et ?? au Sud-Ouest ;

- La création de 33 Collèges d’enseignement technique, industriel et commercial (CETIC) à raison de 01 dans l’Adamaoua, ?? au Littoral et ?? au Nord-Ouest, 10 dans le Centre, 04 à l’Est, 03 à l’Extrême-Nord et ?? au Nord, 07 dans le Nord-Ouest, 04 à l’Ouest, 02 au Sud ;

- La transformation de 42 CES en lycées à raison de 03 dans l’Adamaoua, 08 au Centre, 01 à l’Est, ?? au Sud, ?? au Sud-Ouest et à ?? l’Ouest ; 02 au Nord et ?? au Littoral, 09 au Nord-Ouest et enfin 14 à l’Extrême-Nord ;

- La transformation dans la région du Nord de 01 CES en CES Bilingue ;

- La transformation de 10 CES Bilingue en lycées bilingues à raison de 02 dans l’Adamaoua, 01 à l’Extrême-Nord et au Nord-Ouest, 02 dans le Littoral, au Nord et à l’Ouest ;

- La transformation de 15 CETIC en Lycées techniques à raison de 02 au Nord, au Centre et à l’Extrême-Nord, 01 dans le Sud-Ouest, 03 au Nord-Ouest et 05 à l’Ouest ;

- La transformation de 18 lycées d’enseignement général en lycées bilingues à raison de 01 au Sud, 02 au Sud-Ouest, au Nord, au Nord-Ouest et à l’Extrême-Nord ; 04 à l’Ouest et 05 dans le Centre.

Decrets du Premier Ministre - 20/08/2015

AUDIO: (c) CRTV


Pour cette nouvelle rentrée scolaire 2015/2016 qui démarre le lundi 07 septembre prochain, le paysage éducatif camerounais s’enrichit donc de 80 nouveaux établissements scolaires donc 33 CETIC et 47 CES ; tandis que 86 établissements existants changent de statuts.

Reste plus qu’à espérer un changement de physionomie au-delà de simples décrets, dans la mesures où les lycées par exemple accueillent plus d’élèves et d’enseignants que les CES, formatés pour ne contenir que les classes du 1er cycle de l’enseignement secondaire à savoir de la classe 6ème en classe de 3ème.

Il restera aussi à résoudre dans les prochains jours certainement, la question de l’équipement des nouveaux lycées techniques et CETIC en salles de travaux, de TD, ateliers et autres infrastructures ou équipements adéquats pour rendre palpable la formation censée être pratique dans ce type d’établissements scolaires.

Enfin, dernier et non des moindre, le recrutement de nouveaux enseignants et chefs d’établissements pour les 80 nouveaux établissements et les 86 autres transformés, auquel devront s’ajouter les nominations dans les prochains jours… sans tripatouillages, osons l’espérer.

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 12:26

Un terroriste sur le point de perpétrer un attentat dans un Thalys a été maîtrisé près de la gare d’Arras, en France, par deux soldats américains. L’assaillant serait un "Marocain ou d’origine marocaine".

Un bain de sang évité de justesse sur le sol français ! C’est le moins que l’on puisse dire. N’eut été le courage et la détermination de deux soldats américains qui partaient en vacances dans ce Thalys, la France allait compter ses morts comme ce fut le cas en Tunisie, lors de la fameuse attaque de la plage de Sousse qui a fait 38 morts dont 30 Britanniques.

Les faits

Nous sommes vendredi 21 août 2015, peu après 18 heures. Alors qu’ils voyageaient tranquillement dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris, deux soldats américains entendent dans les toilettes le bruit de la culasse d’une arme lourde en train d’être chargée. N’étant pas dans un camp militaire ou un champ de bataille, les deux hommes se disent qu’il allait se passer quelque chose d’anormal et sont intervenus à temps pour maîtriser l’homme. Le terroriste, qui avait minutieusement préparé son coup, était armé d’une kalachnikov, d’une arme de poing et des armes blanches dissimulées dans ses bagages.

Au cours de cette intervention à haut risque, deux passagers du Thalys Amsterdam-Paris ont été gravement blessés. En effet, un homme a été atteint par balle, mais son pronostic vital n’est pas engagé. Il a été héliporté au CHU de Lille. Un autre homme a été blessé au coude par un cutter. Hospitalisé à Arras, il souffre également d’une fracture au doigt. L’auteur de l’attaque, qui fait l’objet d’une fiche de renseignement en France, a été appréhendé en gare d’Arras (Pas-de-Calais).

Hommage aux deux Américains

La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête. Les tout premiers éléments de l’enquête indiquent que le suspect est « Marocain ou d’origine marocaine » âgé de 26 ans. Si son identité est confirmée, cet homme faisait l’objet d’une fiche "S" visant les personnes ayant notamment des liens avec le terrorisme mais qui ne sont pas forcément sous surveillance. S’il s’agit de ce Marocain suspecté, il est en lien avec la mouvance djihadiste, et aurait résidé en Espagne où il a quitté en 2014 pour un séjour en Syrie.

Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s’est rendu sur place, a évoqué une « violence barbare » et rendu hommage aux deux Américains qui ont empêché un carnage

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