Que s’est-il-vraiment passé ce mardi matin au lycée de Nkoabang ? Difficile de le dire avec exactitude, tellement les avis divergent. Mais la réalité demeure : des élèves en colère contre l’administration de l’établissement ont tout saccagé, portail, salles de classe, table-bancs, bureaux administratifs. Au lendemain de la rixe, le proviseur du lycée de Nkoabang, Madame Bella Mbarga Marie Bernadette a déclaré sur les antennes de la radio FM 94 qu’elle a trouvé l’échauffourée en arrivant à son établissement.
«Chaque matin nous avons le devoir de faire un contrôle à l’entrée de l’établissement. C’est ainsi que nous formons des équipes. Pour hier, il devait y avoir un certain nombre de personne à l’entrée de l’établissement et d’autres vers la route. J’arrive, je trouve une bousculade au niveau du portail. Certains élèves se sont renversés et avec la pression d’autre se sont marché dessus. C’est comme cela que j’ai donc mobilisé mes collaborateurs qui étaient là et qui voulaient entrer pour qu’ils tournent avec leur véhicule afin qu’ils emmènent les victimes dans les hôpitaux », a-t-elle expliqué. Une version qui visiblement vise à masquer les faits et passer l’éponge sur ce qu’on pourrait qualifier d’ «Emeutes du lycée de Nkoabang».
Le proviseur en fuite avec sa fille
Si l’information sur le contrôle est vraie, le reste du discours de dame Mbarga ressemble à une abdication face aux faits. Rencontrée, une élève du lycée donne sa version des faits. Nous la nommerons mademoiselle F. pour lui éviter des éventuelles représailles. Selon elle, la vérification des documents avait commencé très tôt le matin. Il fallait présenter carnet médical et cahier de discipline pour accéder à l’établissement. Tout se passait bien jusqu’à ce que madame le proviseur décide de mettre un terme au contrôle. « Le proviseur a décidé à 8h que les cours devaient commencer. Elle a arrêté le contrôle et a ordonné qu’on ferme le portail », raconte Mademoiselle F. Peu de temps après, voulant profiter de l’ouverture du portail pour laisser entrer un professeur à bord de son véhicule, la moitié des élèves de l’établissement laissé hors du portail a forcé l’entrée, et la bousculade s’en est suivie. Ne pouvant plus gérer la situation, Madame Bella Mbarga Marie Bernadette a pris sa fille, élève dans le même établissement dans sa voiture pour s’en fuir. Mal lui en a pris, elle a été vite rattrapée par la population en colère.
Les classes ont repris ce mercredi au lycée de Nkoabang, les mesures disciplinaires ont été suspendues mais l’atmosphère reste tendue.Le mardi 3 mars, une bousculade à l’entrée du lycée de Nkoabang a fait de nombreux blessés, environ soixante-et-dix, selon les autorités. Pour le ministre des enseignements secondaire, Louis Bapes Bapes, « on a frôlé le pire, mais le pire n’est pas arrivé ».