Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 21:00

Cameroun : Vers des bruits de bottes au bataillon d’Intervention rapide :: CAMEROON

Cameroun : Vers des bruits de bottes au bataillon d’Intervention rapidePrésenté comme un corps exceptionnel d’élite des forces nationales de Défense, le Bataillon d’Intervention rapide (Bir) semble aujourd’hui être en proie à certaines dissensions internes. Sa réputation dans ses nombreuses composantes (Bir Delta, Bir I, II, III, IV et V) n’est en effet pas surfaite. Elle a fait positivement le tour du monde, surtout qu’à sa tête trônait le très énergique et avant-gardiste Colonel Avram Avi Sirvan, Conseiller technique militaire à la présidence de la République en charge de la formation des unités spéciales, officier retraité du Tsahal, l’armée israélienne, précocement et tragiquement disparu le 22 novembre 2010 aux larges de Boumnyebel dans un crash d’héluicoptère.

Ce Bir a en outre, sur le plan national, fait rêver les jeunes décidés de faire partie, coûte que vaille, de ses effectifs. Mais cette forteresse pour imprenable qu’elle paraisse recèle, comme tout ouvrage, des failles que certains de ses éléments, manifestement exaspérés se sont décidés àporter à l’attention de leur haute hiérarchie.

Des fragments de ces récriminations et autres incompréhensions qui essaiment ces lieux sécuritaires de premier ordre ont échoué à la rédaction de Le
Courrier. Leur teneur revêt assurément de l’importance, et il nous a semblé opportun de la révéler. Si tant il est avéré qu’on ne saurait être à la fenêtre et se voir passer dans la rue, notre entreprise ne vise nullement à porter sur la place publique les stratégies militaires, surtout en ce moment où l’actualité est dominée par les exactions du groupe islamiste intégriste et terroriste Boko Haram, mais d’attirer l’attention de la très haute hiérarchie des Forces de Défense nationales sur la gestion des biens et des hommes de cette unité d’élite dont les états de services sont assez éloquents, et qui peut imploser et déboucher sur d’assourdissants bruits de bottes.

Dans la foultitude de ces récriminations, certains éléments du bataillon d’intervention rapide fustigent l’attitude quelque peu laxiste, voire démissionnaire du général Mayer Erez, officier israélien, remplaçant de son très illustre compatriote à la tête du commandement des Bir, le colonel Avram Avi Sirvan, qui ne serait à leurs yeux qu’un « figurant dans l’administration des troupes » et qui semble avoir abandonné ses prérogatives et fonctions à certain officier supérieur.

Ce serait ce dernier, lui aussi officier de réserve issu du Tsahal du grade de Commandant, au regard du fonctionnement opérationnel proprement dit, qui serait le véritable patron du bataillon d’intervention rapide. Cependant, la trajectoire de cet officier interpelle la troupe, qui manifestement serait au courant du profil de carrière de leur commandant au forceps. Celui-ci serait au centre des polémiques et des potins au sein de la Garde présidentielle (Gp) et du Bataillon d’Intervention rapide (Bir). De fait, de multiples reproches et curiosités qui mettent en doute son grade remettraient en question ses capacités. Pour autant, celles-ci ne sauraient en souffrir, s’agissant de celles autour de l’enrichissement personnel.

Aussi, ces soldats courroucés mettent à l’actif de cet officier supérieur des possessions telles que Ringo, Expresso, ou le snack night club Safari, établissements mondains basés à Yaoundé et à Douala. Ces lieux à en croire ces « renégats » qui s’interrogent sur la vraie nature de la fonction de leur officier, « militaire au service du chef de l’Etat ou businessman » ( ?), seraient malheureusement des temples d’activités interlopes tels que tous les trafics abjects et les déviances sexuelles réprimées par la législation et dédaignées par les moeurs traditionnels. Le respectable temps passé en terre camerounaise semble pour ses adversaires, justifier ces agissements qui sont perpétrés selon eux, en toute impunité. De plus, l’officier « crésus » tablerait sur le prestige de l’uniforme et la force financière tirée de partout, en l’occurrence des primes destinées mais supprimées aux éléments du Bir.

Connections
On apprend de ces éléments que cet officier supérieur le commandant Hiran, a mis en place un réseau de détournement des primes à la tête duquel il aurait placé un homme lige en la personne du Colonel Francis Oyongo. Ce serait avec cet officier supérieur qui n’aurait suivi aucune formation de commando que les deux comparses auraient entrepris de ponctionner les primes des éléments. Ils seraient en effet sevrés de leur argent depuis plusieurs mois.

La méthode mise en place par le Colonel Francis Oyongo pour siphonner leurs primes selon ces soldats, serait de coller aux infortunés éléments des motifs disciplinaires de tous ordres. Ce mode opératoire qui ne serait nullement répertorié dans le fonctionnement qui régit les armées,serait connu sous le jargon interne de « B2 » ou « Fingon », vocables qui ne seraient ignorés de quiconque en interne. Il est reproché à ce duo de choc, la non application d’une mesure appelée « Rdg » (Règlement de discipline générale) et reconnue par l’Armée, en lieu et place de cette suspension de primes qui ne semble que leur profiter grassement.

En effet, mises les unes à côté des autres, cette mesure décriée par la troupe génèrerait un pactole astronomique. Sur plus de 3500 éléments qui forment les effectifs du Bataillon d’Intervention rapide(Bir) disséminés sur l’ensemble du territoire national, quelque 500 d’entre eux perdraient mensuellement leurs primes, sacrifiées sur l’autel de l’abus d’autorité. En prélevant ainsi à cet important nombre d’éléments entre 80.000 et 95.000 F Cfa mensuels, la cagnotte personnelle de ces officiers connaitrait de ce fait des mouvements d’entrées de quelques 50 millions de F Cfa. Certains prélèvements y seraient opérés pour le fonctionnement de ce réseau truffé d’espions à sa solde et dévoués à sa cause. Les soldats délateurs qui livrent leurs camarades à la vindicte du haut commandement de ce réseau engrangeraient de 20.000 à 30.000 FCfa, selon la teneur du « tuyau ».

Cette autre regrettable attitude ferait le lit de la division des troupes et favoriserait un certain ostracisme qui aurait achevé d’installer un climat d’animosité et de méfiance au sein de la troupe qui pourrait se démobiliser à tout instant. Toute chose dangereuse pour la « foi et l’engagement» qui est l’un des leitmotive cher aux Armées. Les conséquences néfastes de ce traitement d’un genre particulier auraient irradié jusque dans les unités installées aux frontières où les troupes seraient mal logées et mal entretenues. Abandonnées à elles-mêmes, coupées du contact avec leur commandant, elles seraient contre leur gré, l’objet d’un deal maffieux entre les chefs militaires et les chefs des villages. Ces auxiliaires de l’Administration territoriale accepteraient, contre modeste rétribution, de les loger dans leurs baraquements de fortune.

Alerte rouge
Il résulte de cet état de choses que plusieurs éléments désormais aux abois et en proie à une existence incertaine et déjà très difficile, perpétuent des contrôles illégaux et intempestifs. Ils sont parfois couronnés d’exactions qui n’honorent pas l’uniforme de cette unité d’élite des forces nationales de Défense. Si on prête le flanc à certaines indiscrétions qui fusent du côté de cette unité d’élite, une correspondance serait en préparation active qui relate
au menu toutes ces dérives. Il s’agit notamment de contester la gestion des fonds débloqués par le chef de l’Etat et chef des Armées pour le fonctionnement du bataillon d’intervention rapide.

Il se raconte également qu’un soutien intéressé de cet officier commandant le Bir en lieu et place du Général Mayer Erez, aurait été apporté au Commandant de la Garde présidentielle. Le Lieutenant colonel Raymond Jean Charles Beko’o Abondo agirait également de la même manière que son protecteur en coupant lui aussi les primes de ses éléments. En contrepartie, et en guise de reconnaissance le «Com/Gp » lui verserait quelques subsides pour continuer à bénéficier de son soutien. Tous les 15 du mois, apprend-on, l’argent destiné au fonctionnement du Bataillon d’Intervention rapide et de la Garde présidentielle, déchargé à la Présidence de la République serait acheminé en direction du quartier Bastos à Yaoundé au Quartier général du Bir.

On y procéderait à toutes sortes de manipulations susceptibles de renflouer les poches personnelles. Des machinations seraient donc par la suite opérées dans la suspension illégale et à l’envi des primes. Ces dérives auraient conduit à bien d’autres qu’il serait loisible d’observer au sein de la troupe. Plusieurs éléments de ces deux corps de ce fait auraient basculé dans les rangs des malfaiteurs, braqueurs et autres dangereux délinquants. Rompus au maniement des armes, il est à redouter de ces derniers, l’enracinement de l’insécurité dans le pays et une déferlante d’exactions notoires dont le flot sera difficile à endiguer.

 

 
Partager cet article
Repost0

commentaires