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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 21:31

Cameroun : Pauvres camerounais :: CAMEROON

Cameroun,Cameroon : Pauvres camerounaisLes faits se suivent et se ressemblent étrangement au Cameroun. A l’image d’une nation toute entière meurtrie et impitoyablement noyée dans un destin très peu reluisant et surtout aveuglée par cet arbre qui a longtemps caché la forêt, nous voici descendu de notre piédestal fait des sables mouvants sur lequel l’amateurisme, l’improvisation et surtout la recherche effrénée du lucre au mépris de notre cher vert rouge jaune nous a toujours placé. Oui le ridicule ne tue pas au pays de BI Mvondo et le fameux rapace (épervier) aurait lui aussi repris ses quartiers dans les salons feutrés pour une longue villégiature.

Voici les lions indomptables, tels des louveteaux rassasiés et repus au regards des centaines de millions de nos francs Cfa qui gisent dans leurs panses, domptés comme de petits chats domestiques passés honteusement à côté de leur sujet et sautillant sur la table de leur maître dompteur de nationalité croate qui leur a fait voir de toutes les couleurs.

Voici toute une nation, terre dont l’équipe fanion était jadis comparée à la Selecao, qui est à genoux et KO dans ce mondial brésilien qui a fait coulé beaucoup d’encre, de salive, mais surtout trop de fric et dont les prédateurs, véritables vautours voraces et insatiables n’ont plus que leurs ventres repus pour continuer à s’engraisser en attendant de faires des dernières emplettes à Rio avant de plier définitivement leurs bagages et retourner honteusement dans ce pays où les attendent les grandes ambitions et réalisations. D’ailleurs une des plus précieuses de ces fameuses grandes réalisations pécuniaires vient de connaitre son épilogue ce soir à Manaus, au Brésil. Oui les lions indomptables, loin d’avoir rempli leur contrat se sont montrés réellement dans leur véritable posture footballistique humiliante qui fera jazzer, jazzer et jazzer.

Même les leçons du mondial sud africain de 2010 n’auront jamais été tirées. Pire encore les vieux démons ont refait surface et même un miracle dans ces conditions n’eût pas été possible. Lamentable me diriez vous. Le casting a changé à la tête de la Fecafoot ou du ministère des sport et même dans la tanière, cependant les mentalités pernicieuses et « gombotiques » ont eu raison même des intellectuels et constitutionalistes chevronnés et émérites. Comme quoi le Cameroun serait vraiment unique en son genre, si tant est que tout le monde veut absolument récolter sans jamais avoir au préalable semer.
 
Voici donc le résultat de la récolte à mi-parcours: Les lions sont honteusement éliminés de la coupe du monde du fait d’une attaque très tôt neutralisée et étrangement muette, d’une défense qui gagnerait à acheter les couches pour incontinence afin de colmater sa porosité et d’un milieu de terrain qui a mis en exergue les qualités des pugilistes au lieu des fins footballeurs. Pendant tout ce temps les grosses cravates continuent à « pointer » sans vergogne et se tapent des vacances au Brésil au frais du contribuable. Est-ce réellement une surprise ?
 
Pour beaucoup de concitoyens rencontrés dès le coup de sifflet final de ce match insipide et étrangement révélateur du climat socio politico économique du pays (où misère rime avec violence), le ras le bol et l’exaspération étaient sur toutes les langues. La déception, mais surtout la colère et la frustration sont les sentiments les plus partagés. Certains compatriotes, à tord ou à raison, veulent faire contre mauvaise fortune bon cœur en se réjouissant de cette énième élimination tout en espérant au moins que le football, jadis fierté national et seul point de convergence et de communion de tout un peuple hystériquement fan ne masquera plus jamais les souffrance de toute une nation qui en a marre.

Car une équipe des lions indomptables du Cameroun sans âme comme celle qui a évoluée contre la Croatie est à l’image de cette république sans véritable capitaine dans laquelle chacun peut se servir tout en essayant de ménager et de s’attirer toujours les faveurs et la bienveillance du prince. Même si ce fameux prince capitaine de la république prend sous son aille protectrice les frasques d’un autre prince capitaine des fauves honteusement domptés, contraint par le concours des circonstances, à reconnaitre que le glas à sonner pas seulement pour lui tout seul, mais aussi pour ces gestionnaires indélicats et incapables de la chose footballistique dans un énième « grand déballage » annoncé qui sera et restera comme toujours sans objet.

Aujourd’hui, il est légitime de se poser la question de savoir à quoi sert réellement le football et ses rentes au pays de Roger Milla alors que le peuple a faim. Faim de son pain longtemps spolié.

A quoi sert le football dans le pays de Roger Milla (icône incontestée du Cameroun et grand absent au Brésil du roi Pele du fait de l’amateurisme et les joutes épiques qui tournent autour du partage du gâteau, que dire du magot qui s’appelle les retombées financières de la coupe du monde) si les populations n’ont ni eau ( l’eau c’est la vie), ni électricité, ni couverture médicale, même les plus élémentaires?

Dans tous les cas, même si les côtés ludiques et passionnels de ce sport roi devenu une véritable religion au Cameroun est botté en touche par les sommes faramineuses qu’il génère, il n’en reste pas moins vrai que les camerounais devraient se regarder enfin dans un miroir. Cet exercice nous permettra non pas seulement de tirer les leçons et les enseignements de ces cuisantes défaites à l’échiquier mondial, mais surtout nous permettra t-il de nous rendre compte de l’état de délabrement moral, psychique, psychologique et même physique de toute une nation devenue inerte et abandonnée à elle-même.

Ceci nous permettra enfin de rebondir, dans en élan citoyen,  et de repenser une nation dans laquelle un code d’honneur basé sur l’intégrité et une probité candide dans la gestion du patrimoine pourrait nous aider à conjurer nos vieux démons sempiternels.   Et puisque les miracles n’existent pas du tout dans le domaine sportif, je suis tenté de penser comme ce compatriote désabusé après la déculottée des lions gentiment et très facilement domptés au Brésil que « qui sème le vent récolte la… »

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