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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 12:13

 

Le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Iya Mohammed, a un air qu’on a déjà vu à mille autres avant lui : l’air de quelqu’un d’inébranlable qui malgré les coups et blessures ne plie pas et ne rompra jamais. Ce n’est pas de sa religion, la contrition ; jusqu’au bout, la conviction de sa nécessité le maintiendra dans ses différentes fonctions d’homme indispensable.

Le président du Cameroun est lui aussi dans un exercice rôdé, il n’y a rien dans ses manières qui se prête à la loi d’évolution, et sa durée est en soi une déconstruction du transformisme, non tout ne change pas, il y a des choses immobiles, immuables, pétrifiées à tout jamais.

C’est la saison des cadeaux, Paul Biya a fait sa pause-nominations :30 sénateurs flanqués d’une pléthore de suppléants qui ont été fêtés et félicités comme s’ils étaient des sénateurs à part entière ! Bientôt, Paul Biya fera s’enclencher à nouveau son opération épervier. Pourquoi Iya Mohammed est-il toujours à la tête de la Sodecoton ? Au terme d’une procédure administrative contradictoire, l’État a retenu contre lui au moins 20 fautes de gestion, qui l’ont condamné à un comblement de passif inouï et le rendent redevable de près de dix milliards de francs cfa.

Que lui a-t-il fallu de mépris pour les Camerounais, pour se représenter à nouveau à la tête de la Fécafoot après sa mise en cause par le conseil supérieur de l’État, et sa gestion décriée en chœur par toutes les éminences du football camerounais (Roger Milla, Joseph Antoine Bell, Jean Lambert Nang, etc.) et les plus humbles supporters des Lions indomptables ? En avril dernier, Le Messager relevait que "en l’espace de deux ans, il a été convoqué plus de cinq fois à la sous-direction des enquêtes économiques de la police judiciaire (Sdeef) pour répondre de la gestion des deniers publics que l’État a versé à la Fécafoot". Moralement, il devrait se retirer de la gestion des affaires publiques, même si plus d’un mois après sa condamnation par le conseil, l’assemblée générale extraordinaire de la Sodecoton ne l’a pas toujours démis de ses fonctions et l’assemblée générale de la Fécafoot s’apprête à réélire un président qui n’est pas en possession de tous ses droits civiques (on lui a retiré son passeport, c’est-à-dire son droit constitutionnel d’aller et venir) : le football cette mafia !

Biya et Iya ont le privilège exclusif de ne rendre de compte à personne : regardent-ils avec fierté ce qu’ils font endurer à leurs concitoyens ? Considèrent-ils avec justice leur propre action ? Tout l’art du président Biya, dans la traque de ses proies, est de savoir les isoler. Iya Mohammed continue de croire qu’il réchappera de cette chute qu’il refuse d’anticiper, il veut lutter contre l’inéluctable, Iya se regorge comme un paon dans les médias, et agite ses belles plumes d’autruche. C’est que, il le sait, il n’a pas à lui tout seul plombé le football camerounais, la gabegie n’est pas le fait de sa seule incurie, alors il pense s’en sortir parce qu’ils étaient plusieurs à s’empiffrer avec l’argent des Camerounais, sa responsabilité ne se diluera pas dans le nombre de coupables possibles.

Il y a quelques mois, il a engagé à coup de milliards de cfa et de publicité mensongère des grands travaux de construction d’un siège qui aurait dû être terminé selon ses propres annonces. Attend-on qu’il provoque un soulèvement populaire pour se rendre compte qu’il est dangereux et que personne ne veut en voir de nouvelles démonstrations ?

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