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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 18:32

CAMEROUN :: Opération Epervier : Essimi Menye interdit d’évacuation sanitaire :: CAMEROON

L’étau se resserre autour de l’ancien Minader, interné à l’hôpital de la Cnps.

De source non officielle, l’ancien ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Essimi Menye est attendu ce jour au Tribunal criminel spécial (Tcs). Malade et interné jusqu’au moment où nous allions sous presse hier à l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), à Yaoundé, l’ex-Minader, sorti du gouvernement le 2 octobre dernier, est-il en capacité physique et psychologique de se présenter ce mardi au Tcs ? Une source proche de cette juridiction répond, avec fermeté : « Malade ou pas malade, il doit déférer à la convocation des enquêteurs. Sa demande d’évacuation sanitaire a été rejetée vendredi dernier. L’acte consacrant ce rejet a été notifié à ses avocats ».

En un mot comme en mille, la descente aux enfers se précise pour l’ancien ministre des Finances. Peu après le 13 janvier 2015, date de sa première convocation au Tcs (il avait alors été finalement entendu, comme témoin, dans un bureau du ministère de la Justice), l’ancien Minader clamait son innocence sur les deux affaires qui pourraient lui coûter sa liberté dans les prochains jours. La première baptisée « Affaire Amity Bank Cameroon », dans laquelle l’ancien conseiller de l’administrateur du Cameroun au Fonds monétaire international (Fmi) doit s’expliquer sur un ordre de versement de 9.025.000.000 Fcfa à la Banque atlantique, pour que cet établissement bancaire reprenne les créances d’Amity. La seconde affaire, celle de la défunte Société camerounaise de tabacs (Sct), qui l’éclabousse aussi, met en jeu un peu plus de 50 millions Fcfa.

Dans l’entourage d’Essimi Menye, aussi convaincu de son innocence que lui-même, des sources voient derrière ces affaires la main noire de la chancellerie. « Lorsqu’il était Minfi, Essimi Menye avait refusé le mandat à Lazare Atou dont le cabinet devait gérer la liquidation des ex-sociétés d’Etat [Oncp, Onpc et Regifercam, ndlr], sur recommandation du secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso. C’est ce qui lui vaut aujourd’hui des ennuis judiciaires ». Jusqu’où ces informations, qui rendent compte d’une certaine ambiance au sein du gouvernement, sont-elles fondées ?

En tout état de cause, Essimi Menye est dans le viseur de la broyeuse judiciaire. Comme d’autres anciens ministres. Les noms de Jean-Pierre Biyiti bi Essam (ex-Minpostel) et Bernard Messengue Avom reviennent dans la presse. Tous ces hauts commis de l’Etat seraient déjà interdits de sortie du territoire national.

Cité parmi les ministres les plus « propres » du gouvernement camerounais, par le directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), dans un télégramme adressé au secrétaire d’Etat américain par l’ambassadeur Janet Garvey, Essimi Menye, déclarait au cours d’une conversation privée, en début d’année 2015, que le meilleur était à venir pour l’agriculture camerounaise, alors sous son magistère. Il confessait par la suite qu’il avait encore beaucoup à donner si quelque « ennemi » du gouvernement le laissait travailler. Son vœu n’a pas été exaucé et le pire semble se dessiner inexorablement pour lui.

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